Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Tranches de vie en sandwich

J-355... je sais c'est long, mais quand c'est long...

Il y a vraiment quelque chose derrière… je l'ai vu !

En safari et à proximité
En safari et à proximité

C’est parti pour la féérie du matin

Stand up ! 5 h du matin, le soleil est levé et nous on se sent tout engourdis de sommeil. Le ranger qui vient de passer mettre un coup dans notre porte était plutôt du genre dynamique. Hop ! on se lève (dur, dur, on s’était encore couché à 2 h), on se douche, s’habille et retour dans le Land.

Et là, c’est magique : le jour est levé et, après la rosée du matin, les rayons du soleil s’infiltrent au cœur des arbres, à travers les énormes toiles d’araignée géantes serties de milliers de minuscules gouttes d’eau, un vrai bijou. On a vu moins d’animaux que la veille du fait que notre tracker voulait nous montrer un léopard. Nous l’avons pisté pendant 3 heures mais rien, on n’en a pas vu la queue. J’ai donc acheté une carte postale pour ma fille.

Retour au lodge pour le breakfast. Comme je n’avais pas faim, je décide de prendre une bonne douche. Ensuite, un bouquin dans la main, un verre de jus de fruits dans l’autre, je m’installe dans le transat et regarde cette nature immense. Devant moi, des arbres aux fleurs superbes, tels des edelweiss, de hautes herbes… et j’entends un schhhhhhhhhh, bruit de broussailles laissant deviner un rongeur, une gerbille ou autre. Ken arrive à ce moment, et je lui fais signe de ne pas faire de bruit : je lui chuchote qu’un animal est là, présent, prêt à se montrer et là, il me dit : Ben oui, regarde y’a un serpent juste en face de toi ! L’effet bœuf ! Car si j’ai peur d’une seule chose au monde, c’est bien des serpents. J’en suis phobique au plus haut point. Ni une ni deux, j’ai sauté de mon transat et ai filé dans la chambre. Ce serpent était long, fin, vert et jaune. Ken l’a pris en photo et l’a montré à Nadia qui nous assurés qu’il était inoffensif et n’a su que dire : What a lovely snake! Lovely, mon œil ! Une heure plus tard, j’ai voulu retourner sur la terrasse, il était toujours là. Du coup, j’ai renoncé. Direction la piscine où je n’ai pas eu plus de chance : serpent (mais énorme celui-là) également présent là-bas. Du coup, j’ai remis pantalon, chaussettes et grosses chaussures sinon j’étais tétanisée.

Au safari du soir, à 17 h, nous avons eu notre première vraie frayeur : Nadia nous explique que nous allons essayer de voir des rhinocéros. Départ donc pour trouver leur piste… Après une petite heure de recherche et avoir vu un buffle (très impressionnant), nous voilà juste derrière un rhinocéros mâle. Plus loin, sa femelle et leur petit. La femelle met son petit à l’abri et le père nous empêche de passer. Nous patientons donc jusqu’à ce que Nadia émette un son du genre gros grognement auquel le rhinocéros répond. Et, peu content, il se gare dans la prairie pour nous laisser passer. Je regardais ce rhino qui me semblait partir dans la direction opposée à celle de sa femelle. Il y avait plein d’arbres de mon côté et, bientôt, je l’ai perdu de vue. Néanmoins, j’étais persuadée qu’il était là, juste derrière. C’est alors que sur le côté gauche du Land se pointe la femelle qui gratte du pied… elle protège son petit. Olivier, un collègue de Ken qui était avec nous dans le Land, dit qu’il lui trouve une tête pas très contente et demande où se trouve le mâle. Je lui réponds : J’ai l’impression qu’il est juste à notre droite. Effectivement, d’un coup, nous entendons un grognement terrible à peut-être 50 cm de mon oreille droite et là, j’ai senti mes cheveux se dresser. Le mâle a fait le tour du bosquet, a rejoint sa femelle côté gauche et ils se sont mis en devoir de nous charger. Horrible bruit de grondement quand ils se mettent en branle. Nadia n’a pas perdu son sang-froid, elle a tapé un grand coup sur la bagnole, a démarré et reculé en trombe (car pour bien faire nous étions dans un cul de sac).

Nous avons filé et sommes remontés sur le tarmac où les lions étaient installés la veille. Là, elle nous a fait descendre du Land pour nous servir l’apéritif (eh oui !). J’avais les dents qui claquaient contre le verre ! La nuit tombait et le temps devenait menaçant. C’est alors que les premiers coups de tonnerre ont retenti et partout dans le ciel on voyait des éclairs qui se répercutaient à l’infini : c’était magnifique. Nous sommes remontés dans le Land, direction le Bush Lodge où nous attendait une autre soirée. Nous sommes arrivés, encore tout tremblants de notre frayeur, et l’histoire nous ayant précédés, nous avons été assaillis de questions. Puis on nous a demandé de nous diriger vers la salle de restaurant où étaient installés un black qui jouait sur un énorme tam-tam et un Afrikaner qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à Johnny Clegg qui, lui, avait un tam-tam coincé entre les cuisses. Avec ces deux instruments, ils nous ont fait un superconcert de percussions… jusqu’à ce qu’ils nous disent que c’était maintenant à nous de jouer ! Chacun un tam-tam coincé entre les cuisses (pas évident), nous avons été séparés en trois groupes pour produire trois sortes de roulement. Bientôt, nous fûmes en mesure de jouer un air entier et sans fausses notes ! Qu’on se le dise : j’ai joué du tam-tam en Afrique.

Ensuite est venu le dîner et… la flotte. Il pleuvait des cordes. Pas ces petites pluies fines très européennes, mais des trombes d’eau tropicales genre mousson. Le problème, c’est que ça peut durer une semaine ! Comme il pleuvait trop, nous sommes allés au bar boire un verre en attendant que cela se passe. Évidemment, ça a continué alors on nous a donné des grands ponchos imperméables*****. Il était 1 h du matin et le lendemain, mardi, il fallait se relever à 5 h.

*****EUH PAS TERRIBLE LA COULEUR…

Nous nous sommes hissés dans le Land avec nos encombrants imperméables sous une pluie battante mais qui faiblissait. Bientôt, ce ne fut plus qu’une bruine. Mais il était dit que ce jour-là était le jour de tous les dangers : dans la nuit et roulant doucement dans les ornières, nous nous sommes faits surprendre par un vieil éléphant tout à son dîner. Pour nous manifester son mécontentement, il nous envoie un énorme Briiiiiiiiiiiiiiiiiiiit que, pour ma part, j'ai reçu dans l'oreille gauche qui a eu du mal à retrouver son audition. Coup d’accélérateur de la part de Nadia pour éviter de perdre l’arrière du Land et nous par la même occasion.

Déjà, les éclairs au loin nous paraissaient moins sympas. Le chemin continue, se rétrécit, devient pentu, très pentu. Au bas, un cours d’eau, suivi par une brusque remontée. Le tracker allume une lampe torche hyperpuissante pour jauger le terrain et là, paf, devant nous : un ÉNORME éléphant, touffe d’herbe dans la gueule qui nous regarde, aussi surpris que nous. Il a lâché sa touffe, dis-je à Ken. Briiiiiiiiiiiiiiiiiiiit (cette fois-ci dans mon oreille droite) suivi immédiatement par l’affreux grondement de 3 tonnes de muscles en branle direction le Land. Brace yourself! hurle Nadia. J’ai pas compris bien sûr, mais par réflexe, je me suis accrochée à mon chapeau de safari (que je tenais à garder, cause Karen Blixen, cf. plus haut). Coup d’accélérateur de Nadia, décollement de mes cheveux, on descend la pente, on la remonte et là, elle trace sans plus s’arrêter en se foutant complètement et de la nuit, et de la pluie, et… de nous.

J’ai eu tellement peur qu’arrivée à notre suite je me suis jetée sur la bouteille de brandy ! (mais c'était médical...).

Après toutes ces émotions, rendez-vous en J-354 pour savoir si je me suis remise…

Ouf ! diront certains... c'était trop long !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article